03 décembre 2006

Jérôme Savonarole ( 1452 - 1498 )


Prédicateur italien

I. Sa formation

Jérôme Savonarole ou Hieronymus Savonarole est né dans une famille de médecins de Ferare et entreprend lui aussi des études médicales et humanistes. Il commence ses études à l’Université de Ferrare, où il obtient un diplôme es Art. Son penchant anticlérical apparaît déjà dans un poème sur la destruction du monde intitulé De Ruina Mundi qu'il a écrit à 20 ans. C’est également à cette époque qu’il choisit sa voie spirituelle et son poème De Ruina Ecclesiai en 1475 montre son son mépris envers la Curie romaine, qu’il désigne comme "une putain fière et menteuse". Il prend alors des distances vis-à-vis d'une société qu'il juge trop cupide et décide d'entrer au couvent. Il commence sa carrière ecclésiastique à Bologne chez les dominicains, avant de prêcher dans diverses villes d'Italie et de devenir prieur du couvent de San Marco de Florence en 1491, où il connu un grand succès. Ses sermons prônent la repentance et le retour à une vie simple, voire austère, proche de l'évangile. Il critique surtout le luxe de la cour papale. Il accompagne ses sermons de prophéties qui se révèlent pour beaucoup d'entres elles exactes, comme l'arrivée prochaine d'un pape simoniaque, l'arrivée d'un Cyrus moderne ou sa propre perte sur un bûcher. En effet, en 1492 Alexandre VI Borgia est élu pape grâce à l'achat de voix des cardinaux et en 1494 le roi de France Charles VIII envahit l'Italie. Il est néanmoins très apprécié, tant auprès des plus illustres - il devient notamment le confesseur de Laurent de Médicis et de Pic de la Mirandole - que des plus humbles.

II. Le chef politique de Florence

Lorsqu'en 1494, les Médicis soutienent l'invasion de Charles VIII, Jérôme Savonarole encourage la révolte des Florentins contre leurs dirigeants. Pierre de Médicis s'exile alors que Jérôme Savonarole rencontre le roi de la France et fixe les conditions de la paix et évite le sac de la ville. Les Florentins sont autorisés par le roi de France à choisir leur propre mode de gouvernement: Jérôme Savonarole s'impose alors comme chef politique de la cité entre 1594 et 1598. Fort de ce pouvoir politique et religieux, il interdit les fêtes profanes, le jeu, les images dans les lieux de culte, il exige le port de costumes austères et surtout il organisa des bûchers où les Florentins étaient invités à venir brûler leurs effets personnels trop luxueux. En 1497, Jérôme Savonarole et ses disciples élèvent le bûcher des Vanités. De jeunes garçons sont envoyés de porte en porte pour collecter tous les objets liés à la corruption spirituelle : miroirs, cosmétiques, les images licencieuses, les livres non-religieux, les jeux, les robes les plus splendides, les livres de poètes jugés immoraux, comme les livres de Boccace et de Pétrarque. Ces objets sont brûlés sur un vaste bûcher de la Piazza della Signoria. Des chef-d’œuvres exceptionnels de l’art florentin de la Renaissance ont ainsi disparu dans le bûcher, y compris des peintures de Sandro Botticelli que l’artiste a apportées lui-même au bûcher. Cette volonté d'imposer l'austérité à la riche cité italienne divise ses habitants: une opposition nait contre Jérôme Savonarole. Lors du sermon de l’Ascension du 4 mai 1497, des bandes de jeunes déclenchent une émeute, qui se transforme en révolte : les tavernes rouvrent, les jeux reprennent publiquement.

III. Son opposition au pape Alexandre Borgia

Il prêche également de façon véhémente contre la corruption morale du clergé, ce qui en fait un des précurseurs de la Réforme protestante, bien qu’il soit resté catholique toute sa vie. Ses attaques, toujours plus virulentes contre le pape, lui valent d'être convoqué à Rome en 1495. Il ne s'y présente pas et continue ses sermons accusateurs. Il est alors excommunié en 1497 et le pape exige son arrestation. Il est accusé d’hérésie, de prophétisme, de sédition et d’erreur religieuse. Il reconnaît ses erreurs sous la torture puis se rétracte à nouveau. Condamné par un tribunal d'Inquisition, il est pendu puis brûlé sur la place où il avait élevé le bûcher des Vanités, avec deux de ses disciples.
Même après sa mort, Jérôme Savonarole continue d’exercer une influence sur ceux qui l’ont connu : ainsi, Botticelli ne peint plus de nus après l’épisode du bûcher des Vanités. Une plaque commémorative indique toujours l'emplacement de son bûcher sur la Piazza della Signoria à Florence. Il fait aujourd'hui encore l'objet d'une dévotion particulière de la part du peuple de Florence. Un mouvement en faveur de sa canonisation est soutenu par les dominicains, mais les Jésuites s’y opposent.




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