26 novembre 2006

Claude le Pelletier ( 1630 - 1711 )


Contrôleur général qui succède à Colbert de 1683 à 1689.

I. Les bases familiales

Né à Paris en 1630 dans une famille noble liée au Le Tellier. Claude le Peletier est apparenté à Jacques Peletier du Mans, auteur de la Pléïade. Son père, Louis le Peletier, devient trésorier des finances et achète un titre de noblesse en 1637 puis il devient secrétaire des finances de Gaston d'Orléans.
Claude le Peletier a reçu une excellente éducation, dans un premier temps avec un précepteur, puis au collège Grassin. Il se lie à Jérôme Bignon, un érudit, et fréquente un autre érudit, Pierre et Jacques Dupuis. Il effectue un riche mariage en 1656 avec la fille du prévot des marchands dont le père appartient au milieu des fermiers généraux.

II. Un homme de pouvoir?

En 1652, Claude le Peletier est nommé conseillier au Parlement de Paris, avant de devenir Président.
En 1660, il reçoit la tutelle des filles de Gaston d'Orléans. L'aînée épouse le Grand Duc de Toscane grâce aux négociations de Claude le Peletier. La cadette épouse le Duc de Guise par amour.
En 1668, il devient prévot des marchands et est reélu quatre fois d'affilé. Il fait effectuer des travaux d'aménagement, notamment les grands boulevards suite à la destruction des remparts: la porte Saint Denis et la porte Saint Martin, l'aménagement du quai de la place de Grève. Il supervise l'éclairage de Paris grâce à 5 000 lampes.
Il devient conseillier d'Etat. A la mort de Colbert en 1683, le clan Le Tellier pousse Claude le Peletier vers le contrôle général. On aurait dit à Louis XIV qu’il n’était pas propre pour cette place parce qu’il n’était pas assez dur, lequel répondit "C’est pour cela que je le choisis". Claude le Peltier est déçu par les expédients auxquels il faut avoir recours et aurait aimé avoir un souverain un peu moins dépensié. Il démissionne en 1689 et devient ministre d'Etat. Mais il s'éloigne de plus en plus de la cour. Il revient voir Louis XIV une fois par an jusqu'à sa mort en 1711, même s'il désavoue secrètement sa politique.

III. Mécénat, puissance et postérité

Claude le Peletier se constitue un important domaine à Villeneuve-Leroy. Il achète d'abord un maison, puis une seigneurie qu'il rachète à Guillaume du Vair, ancien chancelier.
Passioné de peintre, il devient le mécène de Sébastien Bourbon, disciple de Poussin. Il possède une très riche bibliothèque, en faisant racheté des bibliothèques d'érudits. Il est notamment proche de Gainière, un érudit qui passe sa vie à traverser la France et à reproduire des chartes et des monuments et de Bignon. Il est très lié au milieu dévot, c'est un ami des jansénistes et des jésuites.
Il est à la tête d'une importante famille: il a eu six filles, dont quatre sont devenus religieuses et un fils qui a été victime d'un accident. Claude est le neveu de le Peletier des Forts, ministre sous Louis XV. Son beau-frère, Fleuriot d'Armenoville, fut aussi ministre de Louis XV. Son arrière-grand-père, Pierre Pitou, est l'auteur de la Satyre Ménipée qui mettait en avant le courant des Politiques durant les guerres de religion. C'est un ancêtre d'Alexis de Toqueville et de le Peletier de Saint Fargeaux, assassiné après le vote de la mort de Louis XVI.

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